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Les Centres Départementaux de Gestion (CDG), créés pour soutenir la décentralisation, gèrent les personnels locaux qualifiés. Ces établissements autonomes sont dirigés par un conseil d’administration élu, dont la taille varie en fonction de la démographie et du personnel local. Les CDG supervisent la gestion de carrière des fonctionnaires et peuvent offrir des services additionnels. Les collectivités avec moins de 350 agents doivent s’affilier au CDG, pour les autres, c’est facultatif.
Présidente : Denise BLEUBAR
Présidente du Conseil d’administration du CDG 971
Adjointe au Maire de la Ville de Baie-Mahault
Adresse : Avenue Paul LACAVE
PETIT-PARIS – B.P. 465 – 97100 BASSE-TERRE
Tél : 0590 99 45 00
Fax : 0590 99 45 21
Site web : www.cdg971.com
D’après les données de l’INSEE, au 1er janvier 2022, la population guadeloupéenne était estimée à 372 939 habitants. Depuis une dizaine d’années, l’archipel subit à la fois une décroissance et un vieillissement de sa population, qui s’explique essentiellement par un recul des naissances et un solde migratoire déficitaire parmi les jeunes actifs qui partent vers l’Hexagone, le plus souvent pour y effectuer des études supérieures ou rechercher un emploi, et qui ne sont pas suffisamment compensés par des arrivées.
Ce vieillissement de la population devrait continuer à l’horizon 2030. La part des personnes de plus de 60 ans devrait atteindre 36 % de la population en Guadeloupe et 40 % en Martinique contre 30 % dans l’Hexagone, plaçant ainsi la Guadeloupe comme le deuxième département le plus âgé de France, avec une décroissance démographique marquée (-8,0 %).
Parallèlement, classée au 4e rang des régions françaises ayant les densités de médecins spécialistes et généralistes libéraux les plus faibles, la Guadeloupe est un désert médical selon l’Observatoire régional de la santé en Guadeloupe (Orsag) avec 87 médecins pour 100.000 habitants contre 99/100.000 au niveau national. Des médecins en nombre insuffisant, mal répartis sur le territoire et d’un âge avancé : comme certaines régions rurales hexagonales, les habitants de la Guadeloupe et des îles voisines ont du mal à obtenir un rendez-vous chez le médecin.
Une population qui vieillit et un territoire en sous-densité médicale, la situation de la Guadeloupe au regard des besoins en matière de santé est d’autant plus préoccupante lorsque l’on sait que la crise sanitaire, liée au Covid-19, a eu un impact très négatif sur le système médical, hospitalier et libéral, aux Antilles-Guyane. Ainsi, en 2020, les décès prématurés liés à la crise sanitaire auraient entraîné un recul de l’espérance de vie à la naissance de 6 mois en Guadeloupe, qui s’établit désormais à 77,0 ans pour un homme (contre 77,6 ans en 2019) et 83,6 ans pour une femme (contre 84,2 ans en 2019). L’espérance de vie à la naissance reste inférieure au niveau national de 2,2 ans pour les hommes et de 1,6 an pour les femmes.
Comment dès lors attirer les praticiens et répondre à ce déséquilibre territorial en matière d’accès aux soins et de démographie médicale ?
Sans doute avons-nous pris conscience depuis la pandémie que notre société devrait concevoir la santé publique comme un domaine régalien. Pour sa part, le Centre de Gestion de la fonction publique territoriale de la Guadeloupe, s’attache à la fois à gérer au mieux la pénurie de médecins territoriaux de prévention, et à proposer aux collectivités et établissements publics de notre Région une offre de services pluridisciplinaire adaptée à leurs besoins en matière de prévention et de santé de travail.
En effet, la FPT de Guadeloupe recense les personnels les plus âgés de France, 25% d’entre eux ont 55 ans et plus. C’est la raison pour laquelle, au sein du CDG 971, nous considérons les activités de notre pôle prévention et santé au travail (médecine préventive, prévention et conditions de travail, assistance psychosociale du personnel) comme une véritable « mission obligatoire » de service public, alors même que réglementairement ces prestations constituent une « mission facultative » des centres de gestion. Notre objectif pour 2023 est de consolider et d’élargir l’équipe pluridisciplinaire constituée aujourd’hui de trois médecins du travail, 3 secrétaires médicales, une assistante sociale et une psychologue, afin de renforcer non seulement de la surveillance médicale mais aussi le développement des actions en milieu de travail et la prévention des risques professionnels. En associant l’accroissement des visites au centre de consultation du CDG, qui sera installé d’ici la fin de l’année dans de nouveaux locaux, et une présence effective sur le terrain, au plus près de la réalité des situations de travail des agents de nos collectivités adhérentes. La santé et la qualité de vie au travail des quelques 11 000 dossiers agents traités pour les 88 collectivités et établissements publics que nous accompagnons est assurément à ce prix. L’attractivité et la performance de la fonction publique territoriale locale sans doute également. En ce sens, nous avons le devoir d’alerter et de sensibiliser sur cette problématique de la désertification médicale dans notre région, tout en accompagnant au mieux la fonction ressources humaines de nos collectivités dans la définition et la mise en œuvre de leur politique de prévention et de santé au travail.