Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) a continué d’augmenter en 2023, suivant la tendance observée en 2022 après une diminution marquée pendant la pandémie de Covid-19, d’après une étude publiée ce mercredi, veille de la journée mondiale de la contraception.
En 2023, la France a enregistré une hausse de 3,7 % des IVG par rapport à 2022, selon les données fournies par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), que franceinfo a pu consulter. Cette année, 243.623 femmes ont eu recours à une IVG, soit 8.600 de plus qu’en 2022. La Drees souligne que « la hausse du nombre d’IVG constatée en 2022 se poursuit, après la nette baisse observée en 2020 et 2021 en raison de la pandémie de Covid-19 ».
Toutes les tranches d’âge des femmes de plus de 18 ans sont concernées par cette augmentation. Cela se traduit par un taux de recours à l’IVG de 16,8 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2023, contre 16,2 pour 1.000 en 2022, d’après les données médico-administratives recueillies par la Drees. Par ailleurs, en mars 2024, la France a inscrit le droit à l’avortement dans sa Constitution.
Augmentation des IVG médicamenteuses
La Drees observe une hausse notable des IVG médicamenteuses, autorisées depuis 2005 et principalement pratiquées dans les cabinets médicaux. En 2023, leur nombre a augmenté de 10.400 par rapport à l’année précédente. Près de la moitié de ces IVG réalisées hors hôpitaux et cliniques ont été effectuées par des sages-femmes, devant les médecins généralistes. En 2023, 1.183 sages-femmes ont effectué 41.000 IVG, tandis que 888 médecins généralistes en ont réalisé 22.500. Les IVG médicamenteuses, qu’elles soient réalisées en cabinet ou en établissement de santé, représentent désormais 79 % des avortements.
Les IVG tardives, effectuées après 12 semaines de grossesse et autorisées depuis le 2 mars 2022, représentent quant à elles seulement 10 % de l’augmentation globale des avortements. Plusieurs autres mesures récentes peuvent expliquer cette progression, telles que la possibilité de prendre les médicaments à domicile après une simple téléconsultation, ce qui a permis de pratiquer plus de 1.200 IVG dans ce cadre l’année dernière. De plus, il est possible d’avorter en ville jusqu’à sept semaines de grossesse, une mesure mise en place pendant la pandémie de Covid-19 et maintenue en 2023