Enquête sur la qualité de la nourriture dans les EHPAD soulève des inquiétudes

Une récente enquête menée par le magazine « 60 millions de consommateurs » a mis en évidence des préoccupations significatives concernant la qualité des repas servis dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en France. Publiée le jeudi 26 octobre, l’étude révèle que seulement un quart des résidents finissent leur assiette, soulevant des questions sur la palatabilité et l’adéquation nutritionnelle des aliments proposés, en particulier les plats mixés.

 

Des repas équilibrés mais sans saveur

L’enquête, qui a recueilli les avis de 255 résidents, indique que si les repas sont perçus comme « assez équilibrés », ils manquent souvent de variété, avec une prédominance de féculents par rapport aux légumes. Annick Ruffat, diététicienne interviewée par le magazine, souligne que très peu d’EHPAD disposent de leur propre diététicienne, ce qui peut expliquer certaines lacunes nutritionnelles. Les plats mixés, nécessaires pour les résidents ayant des difficultés de mastication ou de déglutition, sont particulièrement critiqués pour leur manque de goût et leur apparence peu appétissante, décrits comme des « aliments non identifiables » par les participants à l’enquête.

 

Problématiques de gestion et d’horaires des repas

Le rapport souligne également des problèmes systémiques dans la gestion des repas. Par exemple, les horaires des repas ne respectent pas toujours les recommandations des gériatres, avec des périodes de jeûne qui dépassent souvent les 12 heures maximum suggérées. De plus, la majorité des EHPAD ne disposent pas du personnel suffisant pour assister les résidents lors des repas, ce qui entraîne des attentes prolongées avant de pouvoir manger.

 

Contraintes financières et répercussions sur la qualité

L’étude de « 60 millions de consommateurs » rappelle les défis financiers auxquels sont confrontés les EHPAD. Avec un budget alimentaire quotidien qui peut descendre jusqu’à trois euros par résident, selon certains témoignages, il devient difficile de fournir des repas de qualité. Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine, souligne qu’il est pratiquement impossible de « faire des miracles » avec de tels budgets. Pascal Champvert, président de l’AD-PA, ajoute que l’inflation de 11 % sur les produits alimentaires aggrave encore la situation, obligeant les gestionnaires à réduire les coûts de manière significative, ce qui affecte inévitablement la qualité des repas.

 

Conclusion et implications pour l’avenir

Cette enquête met en lumière les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les EHPAD en France, notamment en ce qui concerne la nutrition et le bien-être des résidents. Elle appelle à une réévaluation des standards et des pratiques alimentaires dans ces établissements, ainsi qu’à un engagement plus fort des autorités pour assurer que les besoins fondamentaux des personnes âgées soient correctement adressés.

 

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