l y a eu une augmentation des cas d’infections invasives à streptocoque du groupe A (IISGA) chez les enfants de moins de 10 ans dans plusieurs régions de France au cours de la seconde quinzaine de novembre 2022, dont certains ont été fatals. La plupart des cas (66%) sont liés à des infections respiratoires associées ou non à un syndrome de choc toxique. Il y a eu 59 cas recensés, avec 6 décès, et 3 autres décès par IISGA avant l’admission à l’hôpital ont également été signalés. Il y a également eu une augmentation de l’incidence des scarlatines chez les enfants en France, bien que les données de la semaine 50 suggèrent une diminution.
La situation actuelle des IISGA n’est pas liée à une souche bactérienne nouvelle, mais principalement à deux génotypes connus. La recrudescence des IISGA pourrait être due, en partie, à un rebond après la mise en place de mesures de prévention chez des enfants dont le système immunitaire n’a pas été exposé aux souches de SGA qui circulent habituellement. Ces infections sont également souvent des surinfections d’infections respiratoires virales, qui elles-mêmes sont en augmentation. En réponse à cette situation, Santé publique France et les Agences régionales de santé ont mis en place un dispositif de surveillance et de prise en charge des cas d’IISGA. Des recommandations ont également été émises pour les professionnels de santé et les parents afin de prévenir la transmission de l’infection.
Pour mieux comprendre la situation épidémiologique des infections invasives à streptocoque du groupe A en France, Santé publique France et le Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (GFRUP) ont mis en place une surveillance active qui complète celle déjà existante. Des données supplémentaires seront collectées afin de mieux évaluer les formes graves de cette infection admises en réanimation. Cette surveillance s’ajoute à celle assurée par le Centre national de référence des streptocoques et par le réseau EPIBAC. Les souches de streptocoque A envoyées au Centre national de référence seront étudiées en particulier pour leur génotype.
