Hôpital : le patron de l’AP-HP présente son plan pour recruter « au moins 2 700 infirmières et infirmiers » en 2023 et les conserver

Depuis 2018, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a perdu 1 700 infirmières. Le nouveau patron de l’AP-HP, Nicolas Revel, veut remédier à ce manque de personnel. Sur France Inter ce mardi, il a dévoilé son plan de recrutement.

« Au cours des quatre dernières années, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a perdu 1 700 infirmières« , soit « près de 10% des infirmières qui y travaillaient en 2018« , explique Nicolas Revel, nouveau directeur général de l’AP-HP, invité ce 13 décembre sur France Inter. Dans le même temps, « 16% des lits » ont fermé, à savoir « le double d’il y a quatre ans« , ce qui rend le travail « plus difficile pour tout le monde« .

>> Nicolas Revel, ex-directeur de cabinet de Jean Castex, nommé directeur de l’AP-HP

Face à cette période de « très forte tension« , accentuée par les conséquences de trois épidémies combinées, grippe, bronchiolite et Covid-19, Nicolas Revel présente sa feuille de route pour recruter de nouveaux soignants et réussir à les garder. Un plan résumé dans le rapport « 30 leviers pour agir ensemble » que France Inter a pu consulter. Ces propositions doivent permettre aux 38 hôpitaux d’Île-de-France de remonter la pente, mieux recruter, stopper l’hémorragie des départs, réduire la pénibilité du travail de nuit et améliorer la santé financière de l’AP-HP.

 

En 2022, nous aurons recruté 2 200 infirmières en sortie d’école mais 2 800 ont démissionné ou vont démissionner d’ici la fin de l’année

Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP

sur France Inter

 

Le patron de l’AP-HP est convaincu qu’il y a « mille et une manières d’améliorer les conditions de travail » des soignants. Après plus d’un mois de concertation au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, le successeur de l’emblématique Martin Hirsch entend embaucher « au moins 2 700 infirmières et infirmiers » en 2023, et autant l’année suivante, dans des conditions de travail « où on se sent bien et mieux« .

Améliorer les conditions de travail

Pour ce faire, Nicolas Revel veut « doubler » le nombre de logements du parc locatif de l’AP-HP actuellement accessible aux soignants, en passant de 600 à 1 200 attributions chaque année, et ce « dès 2023″. Sur cette question centrale du logement, le patron de l’AP-HP compte sur « l’accompagnement » de l’Etat pour « financer, acheter des droits de réservation dans du logement social ou intermédiaire« .

 

Parmi les autres leviers envisagés, Nicolas Revel dit vouloir instaurer plus de souplesse aux plannings des soignants, en leur permettant de faire « plus d’heures par jour » afin de « ne pas venir tous les jours » de la semaine. « Il y a une aspiration très forte, il faut l’entendre« , estime-t-il. Il souhaite également augmenter le nombre de stages de fin d’études et, à partir de mars prochain, mettre en place une prime de tutorat au sein de l’AP-HP, d’un montant de 172 euros nets par mois, pour les soignants expérimentés. Cette prime doit les pousser à encadrer un ou plusieurs stagiaires ainsi que des jeunes professionnels. Un entretien « perspectives professionnelles » sera également lancé deux ans après l’arrivée de chaque nouvel employé.

 

Les syndicats perplexes face aux annonces

 

Nicolas Revel souhaite aussi améliorer la vie quotidienne au sein de l’AP-HP, en proposant le remboursement intégral des titres de transport ou des tickets-restaurant pour les soignants qui travailleront la nuit, garantir le repos post-garde pour les internes et les médecins seniors travaillant de nuit et du matériel informatique remis à niveau.

 

Néanmoins, les finances de l’AP-HP sont dans le rouge, et l’une des principales missions de Nicolas Revel sera de les rétablir. Il s’est engagé à retrouver l’équilibre financier « en cinq ans« , « pas à pas« . Il le concède, dans son courrier envoyé aux 100 000 salariés de l’AP-HP, il ne vise pas de grandes réformes d’organisation, mais des effets à court terme. Les syndicats, contactés par France Inter, y voient eux de simples mesurettes.

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