Loi 2 : la dérive autoritaire du gouvernement Legault inquiète les experts
La réforme du système de santé et la loi spéciale sur la rémunération des médecins adoptées par le gouvernement de François Legault suscitent une vive controverse au Québec. Plusieurs intervenants dénoncent une dérive autoritaire et une volonté de contrôle excessif du réseau public de santé.
⚖️ Une loi jugée « matraque »
Sur le plateau de La Joute, les panélistes ont vivement réagi aux méthodes de la Coalition Avenir Québec (CAQ).
Pour Yasmine Abdelfadel, cette loi va bien au-delà d’une simple mesure administrative :
« Après avoir adopté une loi aussi matraque, il ne fallait pas s’attendre à ce que tout le monde accepte ça 24 heures plus tard. C’est une loi extrêmement dure, qui touche à des libertés individuelles fondamentales. Je comprends la colère des médecins, et je la partage. »
Même Mathieu Bock-Côté, souvent plus nuancé, reconnaît la brutalité de la démarche :
« Ce n’est pas simplement une loi ferme. On a l’impression qu’on a choisi la hache plutôt que le scalpel… voire le bazooka. »
🚨 Des médecins dénoncent un « état policier »
Ces réactions font écho aux nombreuses critiques émises ces derniers jours par le corps médical.
Certains médecins vont jusqu’à accuser la CAQ de vouloir instaurer un « état policier à la sauce Trump » dans le réseau de la santé.
L’ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette partage ce constat et estime que le terme n’a rien d’exagéré :
« Quand on nomme trois étages de surveillants, un inspecteur national, et qu’on donne à ces inspecteurs le pouvoir de relever un médecin de ses fonctions pour un simple manquement supposé… on entre dans un système de délation. Le médecin est condamné d’avance, avec sanction automatique au Collège des médecins. »
🏛️ Une réforme qui divise profondément
Pour ses détracteurs, la loi 2 concentre trop de pouvoirs entre les mains de l’État et menace la liberté professionnelle des médecins.
Le gouvernement Legault, lui, justifie la mesure par la nécessité d’améliorer la performance et la reddition de comptes du système de santé québécois.
Mais dans les faits, cette approche divise profondément, et les tensions entre le ministère de la Santé et les fédérations médicales semblent loin d’être apaisées.


