Antidépresseurs : un impact sur le corps bien plus important qu’on ne le pensait

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Antidépresseurs : un impact sur le corps bien plus important qu’on ne le pensait

Prise de poids, tension artérielle élevée, cholestérol en hausse, glycémie modifiée… Les antidépresseurs influencent bien plus que le moral.
Une récente méta-analyse britannique révèle que ces médicaments peuvent avoir des effets métaboliques notables, parfois dès les premières semaines de traitement.


💊 Des effets secondaires sous-estimés

S’ils restent essentiels dans le traitement de la dépression et de l’anxiété, les antidépresseurs ne sont pas sans conséquences sur l’organisme.
Selon une vaste étude menée par des chercheurs du King’s College de Londres et publiée dans la revue The Lancet, plusieurs molécules provoquent des changements physiques mesurables :

  • variations du poids corporel,

  • modifications de la pression artérielle,

  • fluctuations du cholestérol et de la glycémie,

  • altération du rythme cardiaque.

Ces observations sont issues de 151 essais cliniques et 17 rapports officiels de la FDA, portant sur plus de 58 000 participants.


⚖️ Des différences marquées selon les molécules

Les chercheurs ont constaté des écarts importants entre les traitements :

  • L’agomélatine (Valdoxan®, Melitor®) entraînait une perte moyenne de 2,5 kg, tandis que la maprotiline (Ludiomil®) provoquait une prise de 2 kg.

  • La fluvoxamine (Floxyfral®) diminuait la fréquence cardiaque de 8 battements par minute, alors que la nortriptyline (Laroxyl®, Élavil®) l’augmentait de 14 battements.

  • La pression artérielle systolique variait de plus de 11 mmHg entre certaines molécules (comme la doxépine et la nortriptyline).

  • Côté cholestérol, des hausses significatives ont été observées avec la paroxétine, la venlafaxine, la desvenlafaxine et la duloxétine (Cymbalta®).

  • Cette dernière était aussi liée à une élévation du taux de glucose dans le sang.

Ces résultats suggèrent que le choix d’un antidépresseur devrait tenir compte du profil métabolique du patient, et pas seulement de la sévérité des symptômes.


❤️ Vers une prescription plus personnalisée

Les auteurs de l’étude rappellent que la durée moyenne d’un traitement observée n’était que de huit semaines, mais qu’une prise prolongée pourrait amplifier ces effets.
Ils recommandent donc une surveillance médicale plus régulière, notamment du poids, du taux de sucre, du cholestérol et de la pression artérielle.

Les chercheurs soulignent également que certains effets secondaires — notamment sur la libido ou la vie sexuelle — n’ont pas été inclus dans cette méta-analyse, bien qu’ils soient fréquents.


🧭 Un outil pour aider à choisir le bon traitement

Afin d’aider les médecins à mieux adapter la prescription, les auteurs ont créé un outil gratuit : le Psymatik Treatment Optimizer.
Ce dispositif en ligne permet :

  • de sélectionner les effets secondaires que le patient souhaite éviter,

  • de définir leur importance relative,

  • et d’obtenir un classement personnalisé des antidépresseurs les plus adaptés à chaque profil.

L’objectif : favoriser une décision partagée entre patient et médecin pour trouver le meilleur équilibre entre efficacité thérapeutique et santé physique.

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