Le remboursement des cures thermales dans le viseur du gouvernement : « Un débat de société

Vers la fin du remboursement intégral des cures thermales ?

Le gouvernement cherche à économiser 5,5 milliards d’euros sur la santé

Le gouvernement continue sa chasse aux économies dans les dépenses de santé publique. Parmi les pistes étudiées : la fin du remboursement à 100 % des cures thermales pour les patients atteints d’affections de longue durée (ALD). Une mesure évoquée par la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, le 26 juillet dernier, qui fait déjà trembler le secteur du thermalisme.


Un secteur fragilisé par la mesure

En France, près de 350 millions d’euros sont consacrés chaque année au financement des cures thermales. Si l’Assurance maladie décidait de réduire son remboursement, les conséquences pourraient être lourdes pour les stations thermales, en particulier dans les régions où elles représentent un véritable moteur économique.
Le Grand Est, et notamment la Lorraine, compte à elle seule six établissements thermaux. Les acteurs locaux redoutent qu’une telle décision ne fragilise non seulement les stations mais aussi l’ensemble de l’écosystème touristique et médical qui vit grâce à elles.


Les professionnels rappellent les bienfaits des cures

Depuis 2004, l’Association française pour la recherche thermale a financé plus de 60 études scientifiques démontrant l’efficacité de ces traitements.
Les cures thermales permettent de :

  • réduire la douleur et les troubles chroniques,

  • diminuer la consommation de médicaments,

  • améliorer la qualité de vie des patients atteints d’ALD.

👉 Pour les professionnels, les cures ne sont donc pas un luxe ou des “vacances médicales”, mais bien un soin reconnu qui évite, à terme, des dépenses médicales supplémentaires.


Un débat politique et économique

Pour Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle et rapporteur général de la commission des finances, des solutions existent pour soulager l’Assurance maladie sans pénaliser les patients les plus fragiles.
Il plaide pour une meilleure régulation des dépenses et un partage des coûts, afin que le thermalisme continue de jouer son rôle thérapeutique sans devenir une charge insupportable pour les finances publiques.


Et maintenant ?

Rien n’est encore tranché. Le gouvernement devrait préciser ses arbitrages budgétaires dans les prochains mois. Mais le signal est clair : toutes les dépenses de santé sont désormais passées au crible, et même les cures thermales, longtemps considérées comme intouchables, pourraient bientôt être partiellement à la charge des patients.

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