🏥 L’hôpital public en crise : des mesures insuffisantes malgré le Ségur de la santé
Depuis des années, les soignants alertent sur la dégradation de l’hôpital public. Malgré les annonces d’Emmanuel Macron en 2019 et le lancement du Ségur de la santé en 2020, les actions gouvernementales sont jugées largement insuffisantes.
💸 Salaires : revalorisations partielles et inégalitaires
Le Ségur a prévu 183 € nets mensuels de hausse pour de nombreux personnels hospitaliers, financé par 10 milliards €/an. Mais certains en ont été exclus, comme des éducateurs ou aides à domicile. Les sages-femmes ont obtenu une promesse de hausse (500 €), restée en suspens faute de décret.
👥 Recrutements : trop peu, trop tard
Le gouvernement a promis 15 000 postes, mais le secteur souffre d’une pénurie massive : plus de 34 000 postes infirmiers vacants fin 2020. Le manque de personnel rend le recrutement très difficile, malgré l’ouverture de 16 000 places en formation.
💰 Budgets : un effort temporaire pendant le Covid
Le budget des hôpitaux a progressé pendant la crise sanitaire (+4,7% par an entre 2020 et 2022), mais il retombe à un rythme inférieur à 2,5% dès 2023, insuffisant pour répondre à la demande croissante.
⚙️ Réforme de la tarification : une logique de rentabilité contestée
La T2A (tarification à l’activité), qui pousse les hôpitaux à augmenter le nombre d’actes pour survivre, reste prédominante (63% du financement). Une réforme pour limiter son poids à 50% est en cours mais avance lentement.
🧾 Dette hospitalière : allégée sous conditions
13 milliards € de dette doivent être repris, en échange de réformes internes. L’application varie fortement selon les établissements.
🛏 Lits : des ouvertures à la demande mais des fermetures réelles
4 000 lits « mobilisables » ont été promis en 2020, mais les fermetures se poursuivent, notamment à cause du manque de personnel. En 2020, 5 758 lits ont été supprimés par rapport à 2019.
🧾 Conclusion : malgré le Ségur et la crise Covid, l’hôpital public reste sous tension. Les revalorisations partielles, les difficultés de recrutement, les fermetures de lits et le sous-financement structurel nourrissent une profonde crise de sens chez les soignants.