🏥 Pourquoi ils quittent l’hôpital public : paroles de soignants épuisés
Médecins, infirmiers, aides-soignants… de plus en plus de professionnels tournent le dos à l’hôpital public, dénonçant des conditions de travail dégradées, une perte de sens et un quotidien devenu insoutenable.
Pression, perte de sens, conditions indignes
Les témoignages recueillis montrent une fatigue généralisée : surcharge administrative, manque de personnel, pression constante, impossibilité de soigner correctement les patients. La crise sanitaire a révélé les forces du service public mais, une fois l’urgence passée, les anciens dysfonctionnements ont repris le dessus, poussant de nombreux soignants à démissionner.
💬 Témoignage 1 – Dr A., anesthésiste à Paris : « Je risquais de devenir une mauvaise personne »
Dr A., 35 ans, a quitté l’hôpital public en octobre 2021. Elle raconte un désenchantement profond après la crise Covid : « Pendant la première vague, on avait enfin les moyens de bien soigner, tout fonctionnait. Après, c’est redevenu comme avant : pénurie de personnel, climat sexiste, décisions absurdes. »
Elle se sent de plus en plus impuissante, incapable de prodiguer des soins de qualité : « Je ne voulais pas devenir une soignante aigrie, maltraitante malgré elle. » Constat amer : un anesthésiste à mi-temps dans le privé gagne mieux qu’un praticien hospitalier à temps plein. Elle décide de partir pour préserver sa santé mentale et sa famille, sans renier son attachement au service public.
💬 Témoignage 2 – M. B., infirmier reconverti : « J’ai gagné en sérénité »
M. B., 36 ans, a quitté les Hospices civils de Lyon en 2020 pour se reconvertir dans la vente de bandes dessinées. Ce sont l’épuisement, les remplacements incessants, les conditions de travail et le manque de reconnaissance qui l’ont poussé à changer de voie.
« On devient maltraitant malgré soi », déplore-t-il. Il critique le Ségur de la santé, qu’il considère comme un simple outil de communication. Aujourd’hui, il gagne moins, mais dit avoir retrouvé le sommeil, la tranquillité, et un cadre de travail respectueux : « Mon employeur respecte le Code du travail. Si quelque chose n’est pas fait, ce n’est pas grave. »
🧾 Conclusion : Ces témoignages reflètent une crise profonde. Le désamour pour l’hôpital public ne vient pas d’un manque de vocation, mais d’un système devenu invivable. Les soignants partent pour se protéger, retrouver du sens et préserver leur humanité.