Hôpitaux publics : un déficit historique et une pression croissante du gouvernement
Les gestionnaires d’hôpitaux publics ont de quoi s’inquiéter. Malgré les moyens déployés dans le sillage de la crise du Covid, les hôpitaux continuent de creuser leurs pertes. En 2024, leur déficit a atteint un niveau record, estimé entre 2,7 et 2,9 milliards d’euros, soit environ 2,5 % de leurs recettes. Dans le même temps, leur capacité d’investissement diminue, tombant à 5,1 % des recettes.
À la mi-juillet, le Premier ministre François Bayrou a confirmé la ligne du gouvernement : « Une plus grande efficacité sera demandée à l’hôpital ». Alors que l’exécutif prévoit de contenir la hausse des dépenses de santé dans le prochain budget, les hôpitaux seront invités à réaliser environ 5,5 milliards d’euros d’économies à l’échelle de l’assurance maladie.
Plusieurs pistes sont évoquées pour alléger les dépenses : optimisation des achats de médicaments, développement de la médecine ambulatoire, réduction des séjours à l’hôpital lorsque cela est possible, mutualisation des moyens logistiques.
Ces mesures interviennent dans un contexte tendu, où les équipes hospitalières sont déjà confrontées à une surcharge de travail, à une pénurie de personnel, et à un besoin croissant de soins lié au vieillissement de la population. Malgré une activité hospitalière en hausse, les moyens ne suivent pas, et les professionnels de santé redoutent que cette nouvelle exigence de performance ne se fasse au détriment de la qualité des soins.