Vers une vaccination obligatoire en Ehpad : le gouvernement mise sur la prévention pour alléger les dépenses de santé
Face à l’augmentation continue des dépenses de santé, le gouvernement prépare un virage stratégique basé sur la prévention. Dans ce cadre, la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé samedi 26 juillet son intention de rendre la vaccination obligatoire pour les personnes âgées résidant en Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Cette déclaration s’inscrit dans la continuité du plan pluriannuel présenté quelques jours plus tôt, le 15 juillet, par le Premier ministre François Bayrou, visant à rééquilibrer les finances publiques. L’un des axes prioritaires de ce plan repose sur une meilleure maîtrise des dépenses de santé, notamment par des actions de prévention ciblées, afin de réduire le nombre d’hospitalisations évitables et les complications médicales lourdes.
La vaccination en première ligne de la politique de prévention
Dans son entretien au Monde, Catherine Vautrin souligne que les infections évitables par la vaccination restent fréquentes en milieu médico-social, notamment dans les Ehpad, où vivent les personnes les plus vulnérables face aux virus saisonniers et aux épidémies (grippe, Covid-19, pneumocoques, etc.). Rendre la vaccination obligatoire vise donc un double objectif : protéger les résidents fragiles et réduire les coûts liés à la prise en charge des formes graves, souvent synonymes d’hospitalisations longues et coûteuses.
Le gouvernement considère que cette mesure pourrait permettre des économies substantielles à moyen terme, tout en renforçant la sécurité sanitaire au sein des établissements. Elle s’inscrirait également dans une logique de responsabilité collective, en limitant les risques de propagation des virus.
Un changement de doctrine qui pourrait faire débat
Si cette annonce marque un tournant dans la politique de santé publique, elle risque aussi de susciter des réactions au sein du secteur médico-social et parmi les familles. Jusqu’à présent, la vaccination en Ehpad, bien que fortement recommandée, restait facultative pour les résidents. L’obligation vaccinale poserait donc des questions éthiques (respect du consentement des personnes âgées, liberté individuelle) et pratiques (modalités de mise en œuvre, sanctions éventuelles, exceptions médicales, etc.).
La ministre a précisé qu’un cadre réglementaire clair serait établi, en concertation avec les acteurs du secteur, afin de garantir une application respectueuse des droits des patients et des résidents.
En résumé, cette proposition de vaccination obligatoire en Ehpad s’inscrit dans une stratégie plus large de réduction des dépenses de santé par la prévention, en ciblant les publics les plus fragiles. Elle reflète une volonté politique de rompre avec une logique uniquement curative, tout en suscitant de possibles débats sur son acceptabilité et ses modalités d’application.