Les réseaux sociaux et les risques pour la santé : une étude révèle des liens préoccupants

Impact des réseaux sociaux sur les comportements médicaux : Une récente étude menée par la Fondation Descartes, qui a interrogé 4 000 Français, met en lumière des corrélations alarmantes entre l’utilisation des réseaux sociaux pour s’informer sur la santé et l’adoption de comportements médicaux à risque. Publiée le 23 novembre par franceinfo et le magazine L’Express, cette recherche montre que s’informer via des plateformes telles que YouTube ou TikTok est associé à une augmentation significative des comportements à risque, notamment le refus de vaccinations et l’abandon de traitements médicaux prescrits.

 

Constats spécifiques de l’étude : L’enquête révèle que les utilisateurs fréquents de YouTube sont 2,9 fois plus susceptibles de renoncer à des traitements médicaux pour des thérapies alternatives, comparativement à ceux qui n’utilisent pas cette plateforme pour s’informer. De même, les utilisateurs de TikTok sont 2,7 fois plus enclins à refuser des vaccins recommandés pour eux ou leurs enfants. Ces tendances sont également observables chez les utilisateurs de Telegram, où les sondés sont deux fois plus nombreux à avoir refusé le vaccin contre le Covid-19.

 

Qualité de l’information et influence des réseaux sociaux : Laurent Cordonnier, sociologue et directeur de la recherche à la Fondation Descartes, souligne une prévalence élevée d’informations de mauvaise qualité sur les réseaux sociaux, notamment en ce qui concerne des sujets sensibles comme la vaccination, la nutrition et les cancers. Il note que des idées fausses, telles que les prétendus bienfaits du chocolat noir contre des troubles mentaux graves comme la dépression, trouvent un écho particulièrement fort sur ces plateformes.

 

Sources traditionnelles d’information sur la santé toujours privilégiées : Malgré l’ascension des réseaux sociaux, la majorité des Français continue de se fier à des sources d’information traditionnelles pour leurs besoins en santé. Les médecins restent la source principale pour 40,2% des sondés, suivis par les proches et les médias généralistes. Ces canaux traditionnels sont perçus comme plus fiables, avec une confiance significativement plus élevée envers les médecins, les pharmaciens et les établissements de santé.

 

Stratégies pour améliorer l’information sanitaire sur les réseaux sociaux : Pour contrer les effets néfastes de la désinformation, la Fondation Descartes recommande de promouvoir la diffusion de contenus de santé validés et soutenus par des professionnels et des institutions médicales reconnues. Elle suggère également l’engagement d’influenceurs crédibles pour renforcer la qualité de l’information disponible sur les réseaux sociaux.

 

Méthodologie et mission de la Fondation Descartes : L’étude a été conduite via un questionnaire en ligne, du 12 au 26 juillet 2023, auprès d’un échantillon représentatif de la population française métropolitaine adulte. La Fondation Descartes, un fonds de dotation de droit français, se consacre à l’étude des problématiques liées à l’information et au débat public dans le contexte d’Internet et des réseaux sociaux, avec une approche résolument apartisane et pluridisciplinaire.

 

Cette étude réaffirme l’importance d’une éducation médiatique et sanitaire robuste pour naviguer efficacement dans l’ère numérique, tout en soulignant les défis persistants liés à la qualité de l’information en santé sur les plateformes numériques.

 

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