Financement des Ehpad : vers une deuxième journée de solidarité ?

Un rapport publié le mercredi 25 septembre par le Sénat propose la création d’une deuxième journée de solidarité afin de financer les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dont la situation financière s’est considérablement fragilisée. Cette proposition pourrait entraîner la suppression d’un jour férié pour les salariés, générant ainsi des fonds supplémentaires pour soutenir ces établissements.

Un système sous pression

Le rapport, élaboré par les sénatrices Chantal Deseyne (LR), Solanges Nadille (RÉPIT), et Anne Souyris (EELV), décrit un système des maisons de retraite « à bout de souffle », affaibli par plusieurs crises successives, notamment le Covid-19, le scandale Orpea, et l’inflation. La commission des Affaires sociales du Sénat recommande de « reconstruire » le modèle des Ehpad en France. Parmi les 20 propositions émises, la création d’une deuxième journée de solidarité est présentée comme une mesure clé.

Des fonds supplémentaires pour les Ehpad

La journée de solidarité pourrait se traduire par la suppression d’un jour férié, permettant de dégager 2,4 milliards d’euros de recettes supplémentaires, selon le rapport consulté par Les Échos. À l’origine, la journée de solidarité, lancée en 2004 après la canicule de 2003 qui avait particulièrement affecté les personnes âgées, avait été fixée au lundi de Pentecôte. Cependant, depuis 2008, les entreprises ne sont plus obligées de la faire coïncider avec cette date, et peuvent la fixer à un autre jour férié (sauf le 1er mai), un samedi, ou un autre jour de l’année.

Cette journée de travail supplémentaire n’est pas rémunérée pour les salariés, mais les entreprises versent une contribution solidarité autonomie (CSA), qui finance des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées.

Autres recommandations pour les Ehpad

En plus de la deuxième journée de solidarité, les sénatrices préconisent plusieurs autres mesures pour stabiliser le financement des Ehpad. Parmi celles-ci :

  • Pérenniser le fonds d’urgence de 100 millions d’euros mis en place en juillet 2023.
  • Généraliser une taille minimale des chambres à 26 m².
  • Installer des services publics ou de première nécessité dans les maisons de retraite situées en zones rurales.

Ces recommandations visent à apporter des solutions durables à un secteur en crise, tout en assurant une meilleure prise en charge des personnes âgées dépendantes.

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