Une étude révèle une corrélation entre la vaccination contre la Covid-19 et des troubles menstruels

Une recherche française, diffusée le mercredi 24 janvier, suggère un risque accru de troubles menstruels après la première dose de vaccin à ARN messager. Les conclusions indiquent « de nouveaux éléments en faveur d’un risque accru de saignements menstruels abondants dans les trois mois suivant la vaccination initiale contre la Covid-19 ».

Existe-t-il un lien entre la vaccination contre la Covid-19 et les troubles menstruels ? Une étude récente en France, publiée le mercredi 24 janvier 2024, semble le suggérer.

Cette étude a été menée par l’organisation Epi-Phare, un consortium scientifique associant l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), créé en 2018.

 

Un risque accru de saignements abondants

Les résultats de l’étude « apportent de nouveaux arguments en faveur de l’existence d’un risque accru de saignements menstruels abondants dans les trois mois suivant la vaccination initiale contre la Covid-19 par le biais des vaccins à ARN messager », déclare Epi-Phare dans un communiqué. Cela concerne donc uniquement les vaccins Pfizer et Moderna.

« Ce risque de saignements menstruels abondants nécessitant une prise en charge hospitalière était augmenté de 20 % pour les femmes dont la dernière dose reçue était une dose initiale administrée dans les un à trois mois précédents », précise le communiqué.

Il convient de noter que « le risque n’apparaît pas augmenté au-delà de trois mois après la première vaccination, ni après l’administration d’une dose de rappel ».

 

Des recherches scientifiques contradictoires

Alors que de nombreuses femmes signalent des perturbations dans leurs cycles depuis le début de la vaccination contre la Covid-19 il y a deux ans et demi, les études scientifiques sur le sujet sont divergentes. Une étude suédoise, publiée dans le British Medical Journal (BMJ) au printemps 2023, a conclu qu’il est très difficile d’établir un lien entre les vaccins anti-Covid et l’apparition de troubles menstruels majeurs.

Interrogés à ce sujet par l’AFP, les chercheurs d’Epi-Phare évoquent des différences de méthodologie. Les chercheurs français ont identifié le statut vaccinal de plusieurs milliers de femmes hospitalisées pour des saignements menstruels abondants en 2021 et 2022. Ils ont ensuite comparé leur situation à celle d’un groupe témoin de femmes n’ayant pas été hospitalisées pour ce motif.

L’étude suédoise incluait une période à risque commençant un peu plus d’une semaine après la vaccination des patientes. Un tel choix « a pu masquer une éventuelle augmentation du risque survenue dans un délai légèrement plus tardif », explique à l’AFP l’épidémiologiste Rosemary Dray-Spira, qui a supervisé l’étude française. Dans cette dernière, les chercheurs ont choisi d’attendre un mois après l’administration de la première dose de vaccin.

 

Les troubles menstruels intégrés aux effets secondaires des vaccins

En octobre 2022, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a décidé d’inclure les risques de saignements menstruels importants comme effet secondaire possible des vaccins à ARN messager, notamment ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna.

De son côté, l’ANSM a encouragé les femmes souffrant de troubles menstruels après leur vaccination contre la Covid-19 à les signaler sur le portail du ministère de la Santé (signalement.social-sante.gouv.fr), en fournissant « les informations les plus détaillées possibles dans le formulaire de signalement ».

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