Face à une augmentation inquiétante des violences à l’encontre des professionnels de santé, le gouvernement a dévoilé un plan d’action pour garantir leur sécurité. Cette initiative intervient en réponse aux préoccupations croissantes concernant la sécurité des soignants, tant dans les hôpitaux que dans les cabinets privés.
Détails du Plan:
La ministre déléguée chargée des professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, et le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, ont présenté ce plan le 25 septembre. Il comprend quarante-deux mesures, organisées autour de trois axes principaux. Ces mesures visent à protéger les professionnels de santé, qui sont de plus en plus souvent la cible d’agressions, principalement de la part de patients, mais aussi parfois de collègues. Les statistiques montrent une augmentation de plus de 20% des agressions en un an, avec 20 000 signalements par an.
Trois Axes Majeurs:
1. Sensibilisation du Public:
Une campagne d’information sera lancée en novembre pour sensibiliser le public à la « tolérance zéro » face aux agressions. Parallèlement, une formation spécifique sera proposée aux professionnels pour gérer l’agressivité et répondre aux actes de violence. Cette formation pourrait être intégrée dans le cursus médical et toucherait également les administratifs.
2. Prévention et Sécurisation:
Le gouvernement envisage de repenser la conception des bâtiments de santé pour intégrer des éléments de sécurité. Par exemple, les services d’urgence pourraient être réaménagés pour mieux gérer les flux de patients et réduire les tensions. De plus, des dispositifs de protection seront déployés pour les professionnels travaillant seuls ou à domicile, notamment des boutons d’alerte et des systèmes de géolocalisation.
3. Accompagnement des Victimes:
Un nouveau délit d’outrage sur soignants sera créé, avec des sanctions adaptées. Les peines pour vol dans un établissement de santé seront également renforcées. Si un professionnel de santé est agressé et craint des représailles, le directeur de l’établissement pourra porter plainte en son nom.
Réactions et Contexte:
Le sénateur socialiste Bernard Jomier a vivement critiqué cette campagne, la qualifiant de « honte ». Selon lui, la campagne semble plus être une promotion de la consommation d’alcool qu’une véritable initiative de santé publique. De plus, il a souligné l’influence des lobbys de l’alcool sur la politique de santé publique depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
La mise en œuvre de ce plan est essentielle pour rassurer les professionnels de santé, déjà éprouvés par la pandémie de Covid-19. Avec des renforts attendus dans les établissements de santé et de nombreux étudiants abandonnant leur formation médicale, il est crucial d’aborder ce problème pour garantir l’attractivité de ces métiers essentiels.