Grève des médecins hospitaliers : Un cri d’alarme face au déficit d’attractivité de la profession

Lundi et mardi prochains, les médecins exerçant dans les hôpitaux publics français sont invités à déclencher une grève. Cette mobilisation vise à mettre en lumière le manque d’attractivité de leur métier et à demander une revalorisation des heures de garde pendant la nuit et le week-end. Cependant, ce mouvement ne devrait pas perturber de manière significative les soins aux patients.

Les syndicats de médecins militent pour la concrétisation des négociations annoncées par le Président français Emmanuel Macron. Celui-ci avait assuré, en début d’année, qu’il lancerait des discussions concernant la rémunération du travail nocturne et la « permanence » des soins, qui englobe les gardes et astreintes. Malheureusement, depuis la mi-mai, les négociations avec le ministère de la Santé semblent au point mort.

Du côté du cabinet du ministre de la Santé, François Braun, on confirme que des plans globaux pour augmenter l’attractivité de la carrière hospitalière sont en préparation. Cependant, ces plans sont en attente d’arbitrages interministériels avec Bercy et Matignon.

Deux intersyndicats distincts appellent à la grève, l’un mardi, l’autre mercredi. L’appel à la grève pour lundi émane d’Actions praticiens hospitaliers, dont fait notamment partie l’organisation Samu Urgences de France (SUdF), dont François Braun était le président avant de prendre la tête du ministère de la Santé.

Les demandes des syndicats sont en grande partie les mêmes : une revalorisation des heures de garde et des mesures visant à rendre la grille salariale plus attractive. Les syndicats craignent qu’en l’absence de ces réformes, la profession de praticien hospitalier continue d’être perçue comme peu attrayante. Selon eux, de nombreux professionnels de santé, de tous âges et de toutes spécialités, choisissent de quitter la profession.

L’impact de cette grève sur les patients devrait être limité, car la majorité des médecins grévistes continuent à travailler. Certains soins non urgents pourraient être reportés. De plus, Samu Urgences de France envisage une opération « zéro brancards dans les couloirs » pour les services des urgences, signifiant que les patients, sauf urgences critiques, devront attendre à l’entrée du service si celui-ci est surchargé.

Aujourd’hui, 30% des postes de médecins hospitaliers sont vacants, remplis par des intérimaires ou des médecins étrangers, selon les chiffres de la Fédération des hôpitaux publics (FHF). Le nombre de candidats au concours de praticiens hospitaliers a également diminué au printemps 2023. Les syndicats de médecins hospitaliers seront reçus mardi au ministère, selon le cabinet de François Braun.

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