Budget 2024 : Des mesures d’austérité envisagées pour le secteur de la santé

Pour le budget de 2024, le gouvernement français a identifié la santé comme le principal secteur pour réaliser des économies. Cela pourrait se traduire par une réduction des remboursements pour les soins dentaires, ainsi que d’éventuelles restrictions sur les médicaments et les congés maladie.

Une sévérité budgétaire est prévue pour l’Assurance maladie. Bien que le budget de la Sécurité sociale ne sera présenté que dans trois mois, les autorités commencent à préparer l’opinion publique à cette perspective.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a placé la question des arrêts maladie, dont le coût (hors Covid) a dépassé 14 milliards d’euros l’année dernière, en tête de son plan de réduction du déficit public. Il a pointé du doigt les abus dans ce domaine lors d’une interview sur France 2, suggérant que plusieurs centaines de millions d’euros pourraient être économisés chaque année.

Cette offensive a en fait débuté il y a plusieurs jours. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, a fait de la lutte contre la fraude une priorité de son « plan fraude » dévoilé fin mai, promettant de lutter contre les « faux arrêts maladie du lundi » et annonçant une « campagne de contrôle » des principaux prescripteurs.

Néanmoins, cette initiative est fortement contestée par les syndicats de médecins généralistes. Ces derniers y voient une volonté « d’intimidation des professionnels de santé », alors que les entreprises craignent de devoir payer de nouveaux jours de carence.

Bruno Le Maire a également exprimé des préoccupations concernant le coût des médicaments, estimant que leur quasi-gratuité pourrait encourager une consommation irresponsable. Cette proposition a relancé le débat sur l’augmentation des franchises médicales à la charge des patients.

Cependant, Bercy maintient une position prudente, assurant qu’il n’y a « pas de solution unique » et espérant que « les acteurs concernés s’en saisissent ».

Dans une décision radicalement différente, le remboursement des soins dentaires par la Sécu passera de 70% à 60% à partir du 1er octobre, le reste étant pris en charge par les complémentaires santé. Cette décision, annoncée la semaine dernière aux complémentaires, a été critiquée comme une « approche comptable et de court terme ». Le gouvernement a justifié cette décision par un « renforcement de la prévention » dans le cadre des discussions en cours entre l’Assurance maladie et les dentistes.

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