Il existe une Ehpad à Abbeville, dans la Somme, où, jadis, les résidents avaient peu d’occasions de se croiser et d’échanger des conversations. Cependant, depuis le mois de mars, un changement significatif a eu lieu : un bistrot a été installé, transformant le hall d’accueil en une réplique d’une place de village dynamique et conviviale. Chaque détail y a été soigneusement pensé, jusqu’à la tireuse à bière sans alcool, contribuant à l’atmosphère chaleureuse du lieu.
Le bistrot : un espace de rencontre avec un objectif thérapeutique
Derrière le comptoir du bistrot, on rencontre Martine. Elle est aide-soignante de profession, mais elle a également endossé le rôle de barmaid depuis l’ouverture de ce lieu. Son sourire chaleureux accueille les résidents chaque jour, renforçant le sentiment de convivialité. « Ils repartent avec le sourire en me disant ‘bonne journée, à demain. Vous serez là ?' », raconte-t-elle avec un sourire. Ce bistrot est bien plus qu’un simple lieu de rencontre : il a également une finalité thérapeutique. Les boissons, proposées à un prix très abordable, servent en effet à stimuler les fonctions cognitives des résidents, comme le souligne Corinne Séneschal, la directrice de l’établissement : « L’idée, c’est d’utiliser de l’argent, de faire travailler les fonctions cognitives des résidents et ça, c’est important ». Cette atmosphère détendue et conviviale a même permis à Michel, 74 ans, et Mauricette, 83 ans, de se rencontrer et de tomber amoureux. Mauricette raconte avec un rire : « C’est lui qui m’a draguée, ce n’est pas moi ». Ils envisagent désormais de se marier, et le lieu de la célébration ne fait aucun doute : ce sera au bistrot.
Un zoo au cœur de l’Ehpad
Parallèlement, dans l’Eure-et-Loir, une autre Ehpad a adopté une approche différente pour enrichir la vie de ses résidents. C’est un jour très spécial pour eux, car leur immense parc de quatre hectares est sur le point d’accueillir de nouveaux pensionnaires assez insolites : une douzaine d’animaux de la ferme. Ces ânes, chèvres, moutons qui ont connu des conditions de vie difficiles ont été recueillis dans un refuge. Le soin de ces animaux sera la responsabilité des résidents, de leurs familles et du personnel de l’Ehpad. L’arrivée des animaux a déjà un impact positif sur les résidents, comme le confirme Sébastien Muller, responsable zoologique du zoo refuge La Tanière : « Je le vois depuis qu’ils sont là, ils vont vers les animaux, ils s’inquiètent de la petite tâche qu’il y a, est-ce que c’est normal ? Est-ce que ce n’est pas normal ? ». « C’était important pour nous de leur redonner le sentiment de pouvoir être utiles et de redevenir citoyens à travers ce projet
