L’immigration de médecins étrangers peut t’elle résoudre la crise de manque de médecins en Creuse ?

Le projet de loi sur l’immigration sera examiné cette année. Il prévoit la création d’une carte de séjour « talent-professions médicales et de la pharmacie » pour faciliter les démarches des praticiens étrangers souhaitant venir travailler en France. Cette mesure est une avancée pour lutter contre les déserts médicaux, comme en Creuse, mais il est encore insuffisant sur certains points.

Pour attirer les médecins étrangers, un nouveau type de carte de séjour pourrait être mis en place pour ces quatre catégories de professionnels de la santé. Il s’agirait d’une carte similaire à celle du titre de séjour « métiers en tension » créée pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans certaines industries. Cette nouvelle carte, intitulée « Talent – professions médicales et de pharmacie », serait valable pour une à quatre ans et bénéficierait également à la famille du professionnel. Le Dr Tarik Benchemam, médecin franco-algérien, est arrivé en Creuse en novembre 2021 et se réjouit de cette initiative avec ses confrères du Centre Hospitalier d’Aubusson qui attendent avec impatience sa mise en place.

« Il n’y aurait plus besoin de présenter une multitude de documents administratifs tous les six mois pour renouveler un permis de travail… Nous serions dans une situation légale pour exercer notre métier de médecin sans avoir cette épée de Damoclès au-dessus de notre tête. »

DR TARIK BENCHEMAM (médecin franco-algérien à l’hôpital d’Aubusson, site de la Croix-Blanche, à Moutier-Rozeille)

Attirer davantage de professionnels de santé étrangers, c’est également prendre le risque de priver certains pays de leurs meilleurs professionnels et de réduire la qualité de leur système de soins. Le Dr Tarik Benchemam, médecin franco-algérien, admet que certains pays ne font rien pour retenir leurs meilleurs professionnels de santé et que pour certains, partir est la seule option pour travailler dans des conditions décentes. Il explique qu’en Algérie, les études sont gratuites mais qu’une fois sur le marché du travail, les salaires et les conditions d’exercice sont difficiles, et il n’y a pas de reconnaissance pour les professionnels de santé. Il questionne les gouvernements, qui ne font rien pour améliorer ces conditions et retenir les professionnels de santé dans leur pays.

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