Le centre d’urgences de l’hôpital du Mans reçoit autant d’appels que pendant la première vague de Covid-19

Les urgences saturées, le SAMU de la Sarthe sur-sollicité, la fin d’année est loin d’être un cadeau dans les hôpitaux. Le centre d’appel du SAMU reçoit 2 000 appels par jour en ce moment, soit autant que pendant la première vague de Covid-19.

Les téléphones sonnent en continu dans le centre d’appels du SAMU de la Sarthe, situé dans l’hôpital du Mans. Ils ne sont que sept agents à répondre à près de 150 sollicitations par heure au plus fort des journées. Aux urgences aussi, le temps d’attente s’allonge : jusqu’à 10 à 12 heures par jour entre l’arrivée d’un patient et la prise en charge.

« Dans les 2 000 appels que reçoit le SAMU chaque jour, il y a bien sûr les urgences, mais aussi et surtout beaucoup de personnes inquiètes parce qu’elles ont la grippe, le Covid-19 ou leur enfant la bronchiolite », explique le docteur Florence Deciron, chef du SAMU de la Sarthe.

Manque de moyens humains

Le docteur Florence Deciron estime qu’il faudrait une vingtaine d’agents en salle supplémentaire pour gérer le flux. Conséquence, le SAMU doit revoir l’organisation : « Il faut trier au plus vite les appels urgents,  il faut essayer de prendre le moins de risques possible, il faut faire entendre aux gens que ce qui leur parait urgent ne l’est pas forcément. »

Même son de cloche du côté des urgences. Lionel Imsaad est le chef des urgences de l’hôpital du Mans : « Il n’y aura pas de renfort aux urgences ce week-end de Noël et donc probablement des temps d’attente allongés, jusqu’à 10 à 12 heures avant de voir un médecin. » Il dénonce le manque de médecin : « il nous manque 40 médecins, il faudrait entre 70 et 80 médecins urgentistes en Sarthe. »

Entre des étudiants en médecine mobilisés, le plan blanc déclenché et des fonds supplémentaires attribués, il est difficile de faire mieux, explique Stéphan Domingo, directeur départemental de l’ARS : « On donne les moyens aux établissements pour leur permettre de trouver des renforts, mais nous n’avons pas de recette magique pour faire apparaitre des infirmiers, des urgentistes, des aides-soignants, qui ont quitté les établissement médico-sociaux. »

Autre conséquence de ce sous effectif : le numéro 116-117, lancé pour désengorger les appels d’urgence est souvent fermé en journée. Parce que tous les moyens humains sont concentrés pour répondre au 15.

Une tribune pour plus de moyens pour les hôpitaux

Une situation qui ne peut plus durer. 5000 médecins, infirmiers et aides-soignants, dont une partie de l’hôpital du Mans, ont publié une tribune hier dans le journal Le Monde. Ils demandent des renforts. Et pour attirer de nouveaux soignants, il faut selon eux, améliorer les salaires mais aussi les conditions de travail, en stoppant les journées à rallonge et les rappels pendant les congés.

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