Dépendance. Dans les Ehpad de La Roche-sur-Yon, « un budget que l’Agglo ne peut pas compenser »

Des négociations sont en cours pour le passage des agents à 1 607 heures annuelles dans les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Chargée des relations avec les syndicats à La Roche-sur-Yon Agglomération, Sylvie Durand rappelle que le budget sera géré par le Centre intercommunal d’action sociale.

Des négociations sont « en cours » pour le passage à 1 607 heures dans les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de La Roche-sur-Yon. Adjointe aux finances à La Roche-sur-Yon, chargée des relations avec les organisations syndicales à l’Agglomération, Sylvie Durand répond à nos questions.

Comment expliquez-vous que le passage à 1 607 heures donne le sentiment d’un passage en force dans les Ehpad de La Roche-sur-Yon ?

Il faut rappeler que c’est la loi qui oblige à passer aux 1 607 heures. Pour les personnels des Ehpad qui dépendent du Centre communal d’action sociale (CCAS), le passage nécessitant une harmonisation avec les Ehpad de l’agglomération et la création d’un Centre intercommunal d’action sociale (CIAS), il a été décidé de reporter ce passage à janvier 2023. Des négociations ont été mises en place avec des représentants des cinq Ehpad de La Roche-sur-Yon. Par consensus, il avait été accepté de rallonger le temps de travail avec deux à trois week-ends en plus par an.

Le mouvement de grève du 25 novembre dans les Ehpad de la ville vous a-t-il surprise ?

Disons que c’est un classique dans une période d’élections professionnelles. Je regrette que les messages portés par les syndicats, surtout centrés sur des questions de compensation, soient parfois un peu éloignés des revendications des personnels, dont la préoccupation est surtout de retrouver du bien-être au travail. En tout état de cause, je confirme que les négociations se poursuivent. Nous sommes bien d’accord que ces personnes font un métier très difficile et qu’elles sont essentielles.

Il est particulièrement difficile de recruter des aides-soignants. Quelles réponses l’Agglo pourrait-elle apporter ?

Je souligne que ce n’est pas l’Agglo qui va pouvoir alimenter le budget des Ehpad. Comme partout, cela relève du CCAS et du CIAS bientôt, et ce budget est chaque année variable : il dépend des facturations des résidents et des subventions de l’Agence régionale de santé.

Avec les augmentations du point d’indice des agents et les décisions de la loi Ségur, la masse salariale des Ehpad a augmenté, mais il s’agit d’un budget que l’Agglo ne peut pas compenser.

L’un des leviers, c’est l’augmentation des contributions des familles. Or on sait que celles-ci trouvent déjà les frais élevés. Notre espoir vient du national : il a été dit qu’une enveloppe d’un milliard devrait être attribuée aux Ehpad. On espère bien évidemment que cela permettra d’aider les Ehpad de l’Agglomération.

Selon vous, Emmanuel Macron peut-il obtenir une majorité pour sa réforme des retraites ?

Quelques repères en chiffres

– Nombre de résidents dans les Ehpad de La Roche-sur-Yon : 419 (290 résidents dans l’agglomération).

– Nombre d’agents dans les Ehpad de La Roche-sur-Yon : 291 équivalents temps plein ( 568 dans l’agglo).

– Tarif moyen d’un résident sur le territoire de l’agglomération : 60.61 € par jour.

– Le budget 2022 du CCAS : 17 millions d’euros dont 13 millions d’euros de charges de personnel.

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