Malaise à l’Ehpad d’Outarville, la direction de l’établissement temporise

La Cgt Santé appelait à un rassemblement ce vendredi devant l’Ehpad d’Outarville, au nord d’Artenay dans le Loiret. Le syndicat dénonce une situation de crise avec des salariés maltraités, dénigrés, voire harcelés. Seulement, aucun d’entre eux ne s’est mobilisé. De son côté, la direction se défend.

Drôle de situation ce vendredi matin devant l’Ehpad d’Outarville, au nord d’Artenay dans le Loiret. La CGT Santé appelait les personnels de l’établissement à se mobiliser pour dénoncer le management de la directrice. Mais, sur la cinquantaine d’agents, aucun ne s’est montré. La déléguée CGT Santé, Sylvie Bertuit, s’est donc retrouvée seule avec quelques parents de résidents. « Il faut comprendre que les salariés ont la boule au ventre, ils n’osent plus parler, ils ont peur de leur directrice » explique Sylvie Bertuit, « alors, c’est difficile pour eux de se retrouver sur un piquet de grève. »

Aucun agent de l’Ehpad ne s’est mobilisé à l’appel de la CGT

En début de semaine déjà, la CGT avait publié un tract dénonçant « un gros problème » lié à la nouvelle directrice arrivée en février 2021. « Elle ne respecte rien, elle envoie des mails à n’importe quelle heure, elle dénigre les agents sur leur tenue, leur poids. Ca va très loin » assure Sylvie Bertuit. Evidemment, aucun salarié n’est là pour confirmer devant la presse. « Mais, j’ai des preuves, des lettres et même des plaintes déposées à la gendarmerie » insiste la syndicaliste qui demande aujourd’hui le départ de la directrice.

Elle a écrit au département du Loiret et à l’ARS, l’Agence régionale de santé, pour les informer de la situation. Depuis un an, une vingtaine d’agents aurait quitté l’établissement selon la CGT, soit en démissionnant, soit en prenant une disponibilité. Il y aurait également six ou spet arrêts maladie.

 » On est un peu choqué de voir dans la presse des accusations de maltraitance ou de harcèlement » – Jérôme Clément, adjoint de la directrice

Face à cette agitation syndicale et médiatique, la direction de l’Ehpad d’Outarville a accepté de recevoir la presse ce vendredi. La directrice, mise en cause, n’est pas disponible, c’est son adjoint, Jérôme Clément, qui prend la parole. « On est un peu choqués de voir dans la presse des accusations de maltraitance ou de harcèlement sur nos agents. » Pour lui, il y a sans aucun doute un malaise mais il faut « chercher les bonnes raisons ». 

L’Ehpad d’Outarville est resté longtemps sans direction ou avec un directeur à temps partiel« Certains personnels avaient pris de mauvaises habitudes et on ne leur reproche pas car à l’époque, c’était compliqué. Mais, depuis son arrivée en pleine crise sanitaire, la directrice a voulu remettre un cadre pour que l’établissement soit dans les règles. Alors, c’est sûr, certains sont un peu bousculés, il y a un ressenti parfois négatif » détaille Jérôme Clément.

Des travaux de rénovation qui se font toujours attendre

Ces tensions s’inscrivent dans un cadre de travail déjà compliqué. Depuis une dizaine d’années, l’Ehpad d’Outarville subit des problèmes d’infiltration dans les toitures. Plusieurs bâches recouvrent les bâtiments. « C’est une situation qui n’est plus tenable, on en a bien conscience » assure Jérôme Clément. Mais, la solution n’est pas entre ses mains, le bâtiment appartient au Conseil départemental du Loiret qui est prêt à financer des travaux à condition que par la suite, les murs soient rachetés par l’Etablissement public qui gère la maison de retraite.

Des discussions sont toujours en cours et un conseil d’administration devrait faire le point sur les travaux à prévoir le 8 décembre prochain. 

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