Dès le 1er juillet, les Européens devraient pouvoir circuler, cet été, en Europe avec un simple « certificat sanitaire européen » et sans avoir à subir de quarantaine.
Après plusieurs séances de négociations difficiles, le Parlement européen a obtenu, jeudi, en fin d’après-midi, que les États membres de l’Union acceptent de ne pas compliquer inutilement les voyages estivaux des Européens. Le « certificat sanitaire européen » (numérique ou en papier) devrait donc suffire pour les vacances d’été d’un pays à l’autre à compter du 1er juillet. Sauf pour les citoyens de cinq pays – Espagne, Allemagne, Finlande, Irlande, et Suède – qui affichent six semaines de retard et pour lesquels le certificat européen n’entrera en vigueur qu’à la mi-août. « Ils seront tenus néanmoins de respecter la date du 1er juillet pour reconnaître les certificats émis par les autres États membres », précise l’eurodéputée Fabienne Keller. Le texte conclu doit être adopté par le Parlement lors de sa plénière du 7 au 10 juin.
Certains États membres, soucieux de préserver leurs prérogatives nationales, envisageaient d’imposer à leur guise des quarantaines et des tests anti-Covid supplémentaires. Dans le compromis final, ce type de conditions supplémentaires sont, par principe, écartées sauf si la dégradation des conditions sanitaires le justifie et de manière « proportionnée ». Dans ce cas, la notification de ces mesures extraordinaires devra être réalisée 48 heures à l’avance.
L’UE injecte 100 millions d’euros pour rendre les tests abordables
Le principe du « certificat numérique Covid » (c’est son nom officiel) est d’être non discriminatoire. Les personnes vaccinées, ou rétablies du Covid-19 ou les personnes présentant un test négatif (PCR ou test rapide) pourront donc retrouver la liberté de circulation au sein de l’espace Schengen. Pour ces trois cas, il s’agira d’un certificat distinct.
Les eurodéputés avaient à cœur de rétablir une certaine équité entre les pays qui proposent gratuitement les tests (comme la France) et d’autres où les prix grimpent (80 euros en Allemagne, 180 euros et plus en Suède). Ils ont proposé de mobiliser un fonds d’urgence européen afin de rendre le prix des tests plus abordable. À l’issue de cette négociation, la Commission mobilisera 100 millions d’euros (et 100 millions d’euros de plus si nécessaire) afin de rendre abordables les tests aux frontaliers qui traversent la frontière au quotidien pour aller à l’école ou au travail, suivre un traitement ou prendre soin de leurs proches.
Les données médicales ne seront pas stockées
Un certificat unifié présente des avantages certains : d’abord, éviter de devoir remplir de multiples documents selon les pays de destination. C’est le cas actuellement. Deuxièmement : éviter les risques de fraude. Ils contiendront à cet effet un code-barres (« QR Code ») pour leur authentification par les autorités douanières, ce qui exige une infrastructure de vérification et la reconnaissance mutuelle des données entre les 27. Les informations seront rédigées en deux langues : celle de l’État membre et l’anglais.
Il a été convenu que le certificat ne devra comporter que des données essentielles : le nom, le prénom, le type de vaccin reçu, le nombre de doses et la date de la vaccination. Ce certificat sera attribué de droit à tous les citoyens ayant reçu les injections nécessaires. Les données personnelles ne pourront pas être conservées par les pays visités. Il n’y aura donc pas de bases de données des certificats médicaux à l’échelle de l’UE.
Les vaccins admis sont ceux qui ont reçu l’autorisation de l’Agence européenne des médicaments. Chaque État membre est libre d’admettre ou non les vaccins chinois ou russes qui ont été administrés aux Hongrois.