Le renfort des hôpitaux plébiscité par le gouvernement

Dans un communiqué publié ce vendredi 9 avril, le ministère de la Santé encourage « tous les professionnels de santé » à venir en renfort dans les hôpitaux pour faire face à la troisième vague du coronavirus en France. Pour les inciter à accepter, le gouvernement annonce de nouveaux dispositifs.

Le gouvernement a encouragé vendredi « tous les professionnels de santé » à venir en renfort des hôpitaux, alors que ceux-ci sont « confrontés à une forte tension due à la reprise de l’épidémie » de Covid-19 « sur l’ensemble du territoire ». Leur mobilisation est « cruciale pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19, mais aussi de tous les autres patients et permettre un roulement des équipes hospitalières », souligne le ministère de la Santé dans un communiqué.

 

 

 

De nouvelles mesures incitatives

Le gouvernement a mis en place une série de mesures incitatives. Les étudiants en santé « peuvent tous être mobilisés, en tenant compte de la situation des étudiants en dernière année de formation, ainsi que des périodes d’examens ». Ils perçoivent alors « une indemnité exceptionnelle de stage durant cette période, par exemple une majoration de 100% pour les étudiants en médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie », souligne le communiqué.

Les professionnels de la réserve sanitaire voient leur rémunération augmentée« par exemple de 125 à 200 euros par jour pour une infirmière en activité », et les professionnels de santé hospitaliers et libéraux à la retraite « ne sont pas soumis au plafonnement du cumul de leur retraite et de leur revenu d’activité s’ils exercent cette activité, médicale ou paramédicale, dans un service Covid-19″.

Quant aux médecins libéraux, « en cas de perte d’activité, leurs frais fixes sont indemnisés, ce qui leur permet de renforcer les services Covid-19, puis de reprendre leur activité ».

Tous sont invités à s’inscrire sur la plateforme lancée par le ministère de la Santé, Renfort RH Crise.

 

Des soignants appelés en renfort depuis plus d’un an

De nombreux soignants sont déjà mobilisés en renfort dans les hôpitaux ou l’ont été lors des précédentes vagues. Dès le début de la pandémie, face à la situation critique dans les établissements de l’Est de la France, une médecin de Rouen, parmi d’autres, avait pris la décision d’aller aider ses collègues de Mulhouse. Des médecins, infirmiers libéraux ou du secteur privé sont allés en renfort dans le public, comme dans le Cotentin, dans le Vaucluse ou encore dans la Loire. Des étudiants infirmiers se sont aussi mobilisés, comme en Mayenne

Face à la troisième vague, de nombreux établissements ont de nouveau des besoins. La tension hospitalière est forte dans la majorité des territoires. 

Après une légère baisse jeudi, le nombre de malades du Covid-19 en réanimation est reparti à la hausse vendredi, dépassant 5.750 patients, selon les chiffres quotidiens de Santé publique France.

Les chiffres clés de l'épidémie en France au 9 avril 2021.

Les chiffres clés de l’épidémie en France au 9 avril 2021. © Visactu

Sur franceinfo, Catherine Kirnidis, présidente du syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), a estimé ce samedi qu’il était « difficile » de répondre à l’appel du gouvernement « dans la mesure où on est déjà très, très sollicités sur le terrain ».

« Les infirmiers libéraux sont en ville sur les suivis des patients à l’isolement, sur la vaccination dans les centres, précise-t-elle. Maintenant, les infirmiers vont tenter d’organiser la vaccination à domicile qui n’est pas facile et simple à organiser. Tous ces engagements, on les fait sur nos temps de repos parce que nous avons le suivi de nos patients qui continue à domicile et qui ne faiblit pas. Depuis un an, on a beaucoup plus d’activités et il paraît difficile que les infirmiers libéraux puissent encore se dégager ou de façon très sporadique.

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